Plan de notre visite de Jérusalem :


Jérusalem – visite de la vieille ville, d’Abu-Gosh et d’Ain Karem

Samedi 31 juillet 2010, nous nous sommes réveillés de bonne heure pour la messe de la Résurrection au Saint Sépulcre.

le Saint Sépulcre de bonne heure


Après l’office, nous nous sommes promenés dans la vieille ville depuis la Citadelle (autre lieu présumé de la condamnation du Christ). Nous avons visité le quartier juif de Jérusalem : toutes les commerces du quartier sont fermés au moment du Sabbat (jour de repos supplémentaire). Nous avons constaté que le quartier juif du vieux Jérusalem est mieux entretenu que le quartier musulman.

Notre guide nous expliquait que c’est une politique de la municipalité. Il nous a aussi appris que, depuis la création de l’État d’Israël en 1948, les juifs ont interdiction de parler l’arabe alors qu’auparavant, c’était la première langue de la Palestine.

L’hébreu était une langue religieuse. Officiellement, à ce jour, l’hébreu (qui s’est transformé en hébreu moderne parlé par les juifs et les arabes) et l’arabe sont les langues officielles du pays. Mais en réalité, l’hébreu est la seule langue de l’État (les lois du parlement sont interprétées dans cette langue), l’arabe jouit seulement d’un statut spécial.

Par exemple, les étrangers (non juifs), candidats à la naturalisation, sont obligés de démontrer une certaine connaissance de l’hébreu. L’enseignement, de la maternelle à l’université, est entièrement hébraïsé. Un système d’enseignement complet existe également en arabe, mais seulement de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire. Les arabes sont obligés d’apprendre l’hébreu comme seconde langue (ils doivent devenir bilingues à la fin du secondaire), alors que les juifs ne sont pas tenus d’apprendre l’arabe (ils choisissent l’anglais dans une grande proportion).


Nous sommes passés à proximité du quartier arménien sans pouvoir le visiter. Après les judéo-chrétiens, les arméniens sont les premiers à s’être convertis au christianisme. C’est ce qui explique leur présence et le nombre relativement important de leur population à Jérusalem.

Sur les hauteurs de Jérusalem, nous apercevions au loin, le Dôme du Rocher (un dôme recouvert d’or, qui marque le point depuis lequel le prophète Mahomet se serait élevé vers le ciel) et, en face, la Mosquée Al-Aqsa.

Situé dans le quartier musulman, l’Esplanade des Mosquées (la colline du Temple) est le troisième lieu Saint de l’Islam après la Mecque et Médine. L’Islam considère Jérusalem comme sa troisième ville sainte car c’est là que se réuniront les musulmans le jour du jugement dernier.


Dans l’après midi, nous nous sommes allés à Abu-Gosh, un village arabe, en prenant la route d’Emmaüs. De nombreuses communautés religieuses vivent dans ce village, dont les bénédictins olivétains que nous avons rencontrés.

Le village arabe d’Abu Goh s’étale à flanc de colline, au bord de la route de Tel-Aviv à Jérusalem. Dans un paysage vallonné et pittoresque. peuplé de quelque 5500 Arabes musulmans et chrétiens, il est occupé depuis 6000 ans et a longtemps été assimilé à la localité biblique de Qiriat Yearim, lieu où l’Arche d’Alliance, après avoir été restituée sous le règne du roi David par les Philistins, fut entreposée vingt ans dans la maison d’Aminadav.

Il y a 1500 ans, les Byzantins avaient déjà consacré ce site, mais ce furent les Croisés, le confondant avec l’Emmaüs du Nouveau Testament, où Jésus serait apparu à deux de ses disciples après sa résurrection, qui y érigèrent, il y a un mille ans, l’une des plus belles églises romanes de Terre sainte.

Les ruines de cette église furent offertes à la France de Napoléon III par le sultan de Turquie. Le ravissant monastère bénédictin construit en 1900 et occupé depuis 1956 par des pères Lazaristes, est entouré d’un beau jardin soigneusement entretenu, où s’élèvent des arbres centenaires. D’impressionnantes fresques récemment restaurées décorent l’église érigée sur la crypte du sanctuaire byzantin où coule une source d’eau fraîche (fréquemment évoquée dans les chroniques de la première croisade).


Nous sommes accueillis par le frère Olivier. Il nous a appris que l’église romaine, construite au XIIe siècle (vers 1150), fut abandonnée pendant sept siècles. Grâce à l’épaisseur de ses murs (jusqu’à 4 mètres), l’église a résisté aux batailles et tremblements de terre. Le lieu ayant été laissé à l’abandon, les fresques ont été abîmées par les musulmans qui les ont grattées ou y ont lancé des pierres, car elles représentaient des visages de saints.  Or les représentations divines sont interdites dans l’islam.


En 1873, l’église est devenue propriété française. De 1959 à 1974, les pères lazaristes sont venus s’y installer. Au bout de 15 ans, à cause du mauvais accueil dont ils ont fait preuve, ils ont décidé de partir. De 1974 à 1976, l’église est restée un nouvelle fois à l’abandon.

En 1976, les frères bénédictins olivétains sont arrivés et ont reçu un accueil chaleureux de la population locale. Frère Olivier nous expliquait qu’il y a eu une volonté de la part des frères bénédictins de s’ouvrir aux juifs (dialogue œcuménique : reprendre nos sources, nos racines juives en Israël) et aux arabes (chrétiens et musulmans).

Ainsi de nos jours, les arabes du village et des visiteurs juifs viennent dans ce lieu pour rencontrer et/ou discuter avec les moines du monastère : “Ne jamais désespérer du cœur de l’Homme”.

Malgré les conflits et déchirures qui existent en Israël (comme partout dans le monde), Frère Olivier nous témoigne de son amour pour ce pays : La Terre Sainte est une Terre d’Amour. Il nous a invité à “voir le Christ chez l’autre quel qu’il soit“. Accueillir et Aimer l’Autre dans sa différence.


Dimanche 1er août 2010, nous avons assisté à la célébration de la messe dans une église orientale.

Après l’office, nous sommes allés à Ein Karem, situé à 7km sur les versants ouest de Jérusalem, un village d’artisans et un village résidentiel dans les limites municipales de Jérusalem : Ain Karem signifie la source de la vigne (ain veut dire source et karem désigne le mot vigne).


Ain Karem, est un lieu populaire pour les pèlerins et les résidents du quartier, avec ses églises et ses monastères, ses cafés et ses restaurants romantiques, et les collines verdoyantes, idéales pour la randonnée. Sa population était de deux mille habitants en 2010. L’endroit attire trois millions de visiteurs et de pèlerins par an.

Le lieu était déjà connu à l’époque du prophète Jérémie, qui exhorta les enfants de la tribu de Benjamin à « Élever un signal à Beit Ha-Kerem », alors que des envahisseurs étrangers s’approchaient de Jérusalem. Selon la tradition juive, c’est de la vallée d’Ain Karem qu’ont été extraites les pierres ayant servi à la construction de l’autel du Temple de Jérusalem. Une statue d’Aphrodite en marbre a été découverte pendant des fouilles de la fin du XIXe siècle. Elle se trouve aujourd’hui au musée Rockfeller.

De nos jours, Ain Karem a une signification particulière pour les pèlerins chrétiens : Ain Karem évoque la ville natale d’Élisabeth et de Zacharie, les parents de Jean-Baptiste, et la place de la Visitation, où Marie, la mère de Jésus, visita sa cousine Élisabeth, avant la naissance de Jean.


A Ain Karem se trouve une fontaine appelée Source de Marie où, selon la tradition chrétienne, la Vierge s’y serait arrêtée pour boire de l’eau avant de poursuivre son chemin jusqu’à la maison d’Élisabeth et de Zacharie.


A Ain Karem se trouvent deux églises :
– l’église de la Visitation évoquant la visite de Marie chez sa cousine Élisabeth

l’église de la Visitation

Sur la façade de l’église de la Visitation, une belle mosaïque représente Marie sur un âne, escortée par les anges, sur son chemin de Nazareth à la montagne de Judée, où se trouve Ain Karem.

Fresque de la Visitation sur la façade de l’église de la Visitation

Plaques reprenant le Magnificat en quarante-deux langues


– l’église des franciscains, Saint-Jean ba-Harim (Saint-Jean dans les montagnes, en hébreu), située sur la colline nord : elle aurait été construite sur l’emplacement de l’habitation d’origine d’Élisabeth et de Zacharie, les parents de Jean Baptiste.

À l’intérieur de l’église, se trouve une grotte qui est traditionnellement identifiée comme étant le berceau de Jean.

Sur le mur de la cour de l’église, presque comme un miroir de l’église de la Visitation, on retrouve la chanson de l’action de grâce que Zacharie chanta à la naissance de Jean, le Benedictus, (Luc 1, 68-79), transcrite en 24 langues.

Plan archéologique

1. Crypte de la nativité de Saint Jean-Baptiste
2. Eglise des XI°-XII°siècles
3. Chapelle des Martyrs, avec une inscription et des tombes du VI°
4. Chapelle du Sud (VII° siècle)
5. Bain Rituel (I°siècle)
6. et 7. Salles Croisées (XII° siècle)


Fin de notre pèlerinage
Après notre visite de l’église de Saint Jean Baptiste, notre car nous emmena à l’aéroport international de Tel Aviv. Nous avons savouré les derniers paysages et bouffées de chaleur avant notre retour en France.

Nous sommes tous heureux d’avoir vécu cette expérience unique. Durant huit jours, nous avons marché sur les chemins de notre Seigneur. Nous avons partagé des moments forts, amicaux et spirituels. Tout au long de notre parcours, une fraternité a régné et s’est approfondie au sein du groupe. En rentrant du pèlerinage, nous avons tous eu envie de faire partager notre enthousiasme et nos découvertes en Terre Sainte afin que d’autres puissent en profiter à leur tour.


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Découverte de la Terre Sainte : présentation générale du voyage


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